Populations en mouvement en Asie du Sud

septembre 26th, 2017 no comment

L’année 2016 s’est caractérisée par un flux migratoire important en Asie du Sud en 2016. À cause du conflit en cours, l’Afghanistan était le deuxième pays d’origine des réfugiés dans le monde. La crise a touché énormément de personnes ; plus de deux millions d’Afghans étaient réfugiés au Pakistan et en Iran, et de nombreux autres tentaient de gagner l’UE. Un accord conclu entre l’UE et l’Afghanistan obligeait celui-ci à réaccepter sur son territoire tout ressortissant afghan débouté du droit d’asile dans l’UE. Cependant, du fait de l’instabilité persistante, il était impossible pour beaucoup de réfugiés et de demandeurs d’asile de retourner chez eux volontairement en toute sécurité. Les Afghans qui risquaient leur vie en tentant le dangereux voyage vers l’Europe ont fait la une des journaux, mais la grande majorité des habitants du pays n’avait même pas les moyens de partir. Selon les estimations, le nombre de personnes contraintes de fuir leur domicile et déplacées à l’intérieur du pays a plus que doublé en trois ans, atteignant 1,4 million en 2016. Pendant ces mêmes trois années, l’aide internationale à l’Afghanistan a diminué de moitié tandis que l’attention des donateurs baissait à la suite du retrait des troupes internationales. Le sort de toutes ces personnes tentant de survivre dans des conditions effroyables, dans des camps surpeuplés où elles manquaient d’abris, de nourriture, d’eau et de soins médicaux, était en passe de tomber dans l’oubli. La situation des réfugiés afghans au Pakistan était peu réjouissante ; le gouvernement pakistanais prévoyait en effet de procéder au plus grand renvoi forcé de réfugiés que l’histoire moderne ait jamais connu, faisant peser une menace sur quelque 1,4 million de personnes dont l’autorisation de séjour devait expirer à la fin de l’année. Les autorités ont fixé plusieurs dates butoirs irréalistes, qu’elles ont ensuite reportées à contrecœur, pour le renvoi des réfugiés en Afghanistan. Ces annonces ont suscité des vagues de harcèlement de la part de la police et des autorités, tandis que les réfugiés restaient piégés dans les camps, en pleine incertitude quant à leur situation. Par ailleurs, à plusieurs reprises, le Pakistan a enfreint le principe de « nonrefoulement », exposant des réfugiés afghans au risque de subir de graves atteintes aux droits humains. La décision d’expulser Sharbat Gula dans un pays qu’elle n’avait pas revu depuis une génération et que ses enfants ne connaissaient pas a été un exemple révélateur de la cruauté du traitement réservé aux réfugiés afghans par le Pakistan. Cette femme était l’« Afghane aux yeux verts » dont la photo en couverture du magazine National Geographic en 1985 avait marqué les esprits ; elle était restée pendant des décennies la réfugiée la plus célèbre du monde, symbole de la politique d’accueil généreuse du Pakistan.

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