Changements au Venezuela

mars 6th, 2018 no comment

Initialement avancée au 22 avril, l’élection présidentielle au Venezuela aura lieu le 20 mai, le chef de l’Etat sortant Nicolas Maduro briguant un second mandat de six ans, a annoncé la Commission électorale nationale (CNE). La nouvelle date est le résultat d’un accord avec un adversaire de Nicolas Maduro visant à rassurer la communauté internationale. « Je suis très heureux des accords qui ont été signés avec l’opposition parce que je veux aller vers un processus de réconciliation (…) Allons aux élections, j’ai dans mon coeur la certitude que nous allons gagner », a dit Nicolas Maduro dans un message sur Facebook. Pressenti depuis plusieurs jours, après la révélation par le dissident chaviste Henri Falcon de négociations secrètes avec le gouvernement, l’accord inclut plusieurs garanties sur le scrutin. « Nous proposons que soient organisées de façon simultanée les élections présidentielle » et des conseils législatifs régionaux, selon l’accord négocié, validé par le Conseil national électoral (CNE). Le scrutin présidentiel, traditionnellement organisé en décembre, avait été avancé à avril par les autorités électorales. Une décision critiquée par une partie de la communauté internationale et la principale coalition d’opposition qui a choisi de boycotter l’élection. Face au président Maduro, qui brigue un nouveau mandat pour rester au pouvoir jusqu’en 2025, se présentent Henri Falcon, militaire en retraite de 56 ans, et quatre candidats quasi-inconnus du grand public. Sur Twitter, la coalition de l’opposition, la Table de l’unité démocratique (MUD), affaiblie par ses divisions internes et sa perte de crédibilité populaire, a rappelé que « l’opposition n’a signé aucun accord avec la CNE », faisant allusion à la candidature d’Henri Falcon qui contrarie sa décision de boycotter les élections. La MUD avait refusé de présenter un candidat, arguant que le camp présidentiel ne lui avait pas apporté toutes les garanties nécessaires à l’organisation du scrutin. Avant l’annonce de l’accord, elle avait appelé Henri Falcon à retirer sa candidature, l’accusant de jouer « le jeu » de Maduro dans ses « velléités totalitaires ». Car le candidat, accusé de traîtrise tant par le gouvernement que par l’opposition, sème le flou: militant socialiste pendant dix ans, il a claqué la porte du chavisme en 2010 en critiquant la révolution menée par Chavez. Puis il a viré de bord en devenant chef de campagne d’Henrique Capriles, défait de justesse face à Maduro à l’élection de 2013. L’accord dévoilé jeudi inclut une requête auprès de l’ONU d’une mission d’observation électorale, la réalisation d’audits du vote, l’allongement du délai d’inscription sur les listes électorales pour les Vénézuéliens émigrés et l’ »équité dans l’accès aux médias publics et privés, ainsi qu’aux réseaux sociaux » pendant la campagne. « Cet accord confirme qu’au Venezuela on élit nos dirigeants et représentants avec les plus larges garanties constitutionnelles et démocratiques », a assuré Tibisay Lucena, présidente du CNE, institution accusée par l’opposition de soutenir le président Maduro.

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